Passage des Rosiers...


Dans une ruelle tranquille du marché aux Puces, les boutiques se suivent et se ressemblent par le capharnaüm, plus ou moins organisé, qui nuance leur homogénéité. On peut y croiser des promeneurs curieux à l'affût de la lampe à pétrole pour éclairer leur vessie, en quête de la faucille qui repousserait l'avènement de la faucheuse ou du marteau arracheur de clous du spectacle... sans oublier la multiprise qui les relierait à la vie. Ici, un escalier en bois dont la dernière marche t'emmène vers le vide, sorte de stairway to heaven, plus loin, une vieille caisse remplie d'un bric à brac, boîte de Pandore dans son genre. Dans ce passage tranquille, il en traîne des rêveurs, des chercheurs passionnés, des curieux prêts à se laisser tenter, des comme moi à la recherche d'autres images pour d'autres mots... De l'intérieur de La Chope des Puces, un air de guitare, un solo et de nouveau cette rythmique caractéristique du jazz manouche. Et puis, quelles gueules, quelle dextérité distillant un feeling de subtile précision mélodique. L'endroit est habité d'âmes en quête de leurs origines, respirant les réminiscences de racines millénaires, survolant les nuages musicaux d'une histoire. Il plane dans ce quartier une atmosphère à la fois calme et trépidante où l'histoire des objets raconte l'histoire des hommes... où des hommes nous racontent l'histoire qu'ils recherchent. Entre le passage des Rosiers et la rue du même nom, un univers hors du temps profondément ancré dans la ville.
Jazz saxofon